Coban et Semuc Champey
Nous sommes heureux de partir. Nous ne déconseillerons pas ce village. Il est magnifique, il y a beaucoup de randonnées à faire et les habits traditionnels sont incroyablement beaux. Peut-être que c’est nous et/ou la période à laquelle nous y sommes allés. Bref, direction Huehuetenango puis un autre bus pour Coban. C’est parti pour 6-7h de trajet dans un mini van serrés comme des sardines sur une des routes sujette à des éboulements et constituée principalement de pistes. Bien entendu nous sommes les seuls touristes. Avec les locaux on échange des sourires, quelques mots et on essaie que chacun puisse bénéficier quelques instants d’un peu de confort ou du moins dégourdir un peu ses pieds ou ses bras. Le mini van progresse tranquillement en prenant de plus en plus de passagers. Le voisin de Ludo s’énerve et râle à voix basse contre l’ayudante. Ludo lui demande pourquoi personne ne dit rien car la sécurité de tous est en jeu. Il lui répond que rien ni fait. L’argent est plus important que la vie. Si quelqu’un proteste, c’est lui qui descend et non l’ayudante qui arrêtera de faire monter des gens. Nous traversons des paysages incroyables. La chaleur se fait de plus en plus sentir. Nous roulons au milieu de bananerais et d’une végétation tropicale. Les roues du mini van passent proches du ravin. A chaque village traversé, l’ayudante jette quelques pièces aux gens qui vivent dans des conditions extrêmement précaires. Au milieu de ces beaux paysages, nous découvrons une déchetterie à ciel ouvert qui brule pendant que les enfants et les habitants récupèrent on ne sait quoi. Enfin nous arrivons à Coban. Changement de température radical, il fait chaud…on va pouvoir faire péter les tee-shirts.
Une fois l’hôtel trouvé, une bonne douche s’impose. Ludo souhaite se rendre à une pharmacie car depuis peu il a une éruption cutanée sur les bras et le dos et cela commence à le démanger. Il y a peu de chose à voir à Coban. La pharmacie est située au parqué central. Ne sachant pas ce que c’est, la pharmacienne propose une crème sans donner d’explication. Ludo laisse tomber en se disant que cela passera avec le temps. Nous prenons des renseignements auprès de l’office de tourisme pour nous rendre à Semuc Champey le lendemain. Le soir, nous décidons de se faire un vrai restaurant avec apéro, entrée et plat. Punaise que cela fait du bien de passer du temps à manger, à bien manger, dans un vrai restaurant.
13 Mars 2016
Grasse matinée car le mini van ne part qu’en début d’après-midi. Nous nous rendons au parqué central où nous assistons à une procession réalisée par les enfants. Cela nous a fait penser aux férias avec la journée des enfants pour leurs transmettre les traditions locales :-). Après quelques courses, nous nous rendons au terminal de bus. Fini les transports en camioneta. Place au mini van et à Martinez qui veut nous enfler !!! Pas de bol Martinez, nous connaissons le tarif local. Il tique puis il accepte. Après 2h de route, nous arrivons à Lanquin. Pas le temps de descendre que des rabatteurs nous sautent dessus pour nous emmener en pick-up à Semuc Champey. Obligés de répondre sèchement pour avoir un peu de répit pour descendre, mettre nos sacs-à-dos et voir les différentes possibilités. Le gars qui nous a sauté dessus fait un pas en arrière et attend « notre feu vert » pour commencer la négociation. Là encore, nous connaissons les tarifs. Nous refusons son fameux bus touristes et lui demandons un pick-up en négociant le prix et en lui indiquant l’hôtel que nous avions choisi dans le guide. Bingo. Il nous demande de le suivre à vive allure et hop on saute dans un pick-up. Au milieu des locaux, le trajet est juste topissime. En gros, l’aventure. Cela secoue de partout, la végétation est dense et la poussière bien présente. Après ½ heure, nous arrivons à l’hôtel El Portal, situé au bord de la rivière et du site de Semuc Champey. L’hôtel se compose de bungalow en bois au milieu d’un beau jardin.
On se croirait sur une île. L’hôtel n’est alimenté en électricité que le soir et nous devons consommer à l’hôtel car il n’y a rien aux alentours. Au premier abord, la rivière ne fait pas rêver ni par sa couleur ni pour se baigner. Après une bonne douche, on sort enfin short et tongs !!! Pour fêter ça, à nous cuba libre et caïpi !!! La magie de ces hôtels où tu ne paies qu’à la fin du séjour. Soirée très agréable à faire apéro tapas avec des croquetas…oui oui des croquetas !!! Par précaution, nous notons toutes nos consommations.
14 Mars 2016
Nous décidons d’aller visiter la grotte K’ban qui est juste à côté de l’hôtel. A notre arrivée, des jeunes sont entrain de peindre et de nettoyer le local d’accueil. On nous dit qu’il faut attendre car ce n’est pas encore ouvert. Au bout d’une demi-heure toujours rien, si ce n’est des remarques peu agréables. Puis un jeune nous explique qu’ils attendent un groupe de touristes pour faire la visite. L’ambiance est tendue. Le jeune revient en nous disant qu’on y va. Avant de partir un autre jeune nous refait une réflexion. Ludo ne tient plus et lui répond en espagnol en lui demandant quel est le problème. Ce dernier ne veut pas parler à un gringo. Ludo demande des explications au guide. Il lui répond en gros qu’il n’est pas très intelligent. Nous lui expliquons que depuis notre arrivée au Guatemala nous ressentons ce mépris envers les touristes depuis Todos Santos. Nous pouvons comprendre que ce tourisme soit peu accepté et que certains touristes sont un peu irrespectueux mais qu’il ne faut pas généraliser. C’est comme si nous suite aux dernières rencontres, on rapporte en France que les Guatémaltèques sont peu accueillants etc. Il comprend et confirme que beaucoup de touristes ne sont que dans la consommation de service et dans un non-respect. Bref, nous arrivons à l’entrée de la grotte. Nous sommes en maillot de bain et baskets car nous allons évoluer dans l’eau pendant 1km aller-retour. Il nous fournit une bougie et c’est parti. Nous sommes les seuls à la visiter. Nous le suivons pas à pas. Notre première rencontre a été avec des chauves-souris !!! Puis très vite il faut s’immerger…euh comment vous dire, à 9h du matin sans soleil l’eau est un peu fraîche. 1, 2, 3 et hop on a de l’eau jusqu’aux épaules. D’une main nous tenons une corde et de l’autre notre bougie. C’est génial. Première fois que l’on rentre dans une grotte et qu’on évolue dans l’eau. La roche est magnifique et la lumière de la bougie rajoute à la magie du moment. Plus nous avançons et plus nous devons nager puis gravir des roches, glisser sur des mini toboggans et grimper. Pour le retour nous passons par le même chemin et pourtant nous le découvrons encore. Cette grotte n’a pas d’issue. La visite n’est que sur 1km car les bougies ne tiennent pas plus et le reste de la grotte est similaire. Sur le retour, nous croisons un groupe de touristes avec un guide d’agence. Pour un peu plus cher, ils ont droit à des peintures de guerre sur le visage pour découvrir la grotte. Nous sommes bien contents d’avoir pu découvrir la grotte sans la horde des touristes. Retour au local pour prendre des chambres à air et descendre la rivière en tubing. En attendant, nous voyons des touristes fumer alors que c’est interdit, et le jeune avec qui Ludo s’est un peu chauffé le matin qui peste contre eux car il vient juste de repeindre le comptoir alors que ces derniers s’en approchent.
Il faut noter que depuis notre arrivée au Guatemala, nous sommes impressionnés par l’attitude de certains touristes. Ils sont en vacances ou en mode cool raoul alors tout est permis : mecs torses nus, garçons et filles pieds nus avec une hygiène plus que limite, filles sans soutif sous leur débardeur échancré portant un micro short, et le tout en anglais sans faire l’effort d’essayer de communiquer en espagnol. Vous l’aurez compris, cela nous agace et on assume notre côté vieux cons. Mais après il ne faut pas s’étonner de l’attitude des locaux à notre égard. Encore bref, nous retrouvons notre guide pour finir la visite par du tubing. En gros, pas tip top, très tranquille, mais très agréable. Par contre, ce tubing nous a permis de savoir que notre guide touchait 5 Quetzales par client par visite, hors visite organisée par les agences. C’est donc pour ça que ce matin il nous faisait attendre pour essayer de gagner plus. Le reste de l’argent (65 Quetzales) va au propriétaire de la grotte qui est propriétaire d’un hostal à Semuc Champey. Il nous explique qu’il travaille tous les jours et qu’il vit gratuitement chez des gens. Entre jeunes, ils font les visites à tour de rôle pour que chacun puisse gagner un peu d’argent. Il dit être heureux ici mais que la vie est difficile. Sur le retour, des enfants nous proposent de la bière…euh, d’une se sont des gosses et de deux il est 10h du mat. Encore une fois, nous ne sommes pas les « bons » touristes. En effet, le truc trop fun en tubing est d’acheter à ces enfants de la bière pour la boire en descendant la rivière…on passe notre tour. Puis nous croisons un local look surfer. Il nous demande d’où venons. Il connait bien la France car il a fait des compétitions de surf au Pays Basque !!! Arrivés au local, nous remercions notre guide. Reprise de tête avec un autre jeune car il n’a toujours pas de quoi nous rendre la monnaie des tickets d’entrée. Il ne fait aucun effort, ne cherche aucune solution et nous demande d’attendre d’autres touristes. Pour régler le problème, nous faisons attention à la peinture pour nous approcher du comptoir. L’autre jeune gueule comme un putois. Ludo lui répond en espagnol pendant que l’autre fait comme s’il ne comprenait pas l’espagnol. Tout ça commence à nous gonfler, comme par magie la monnaie arrive. Avant de partir, nous attendons le guide pour lui laisser la pièce. Nous sommes obligés de le faire devant les autres qui se moquent de lui et qui accepte cet argent sans un geste de remerciement.
Bon, mis à part les problèmes relationnels, nous avons vécu une belle aventure. De retour à l’hôtel, nous avalons un casse-croûte avant d’aller voir les bassins de Shemuc Champey. Là encore, l’entrée est située à quelques mètres de l’hostal.
Nous nous acquittons du droit d’entrée et nous décidons d’aller jusqu’au mirador pour avoir une vue d’ensemble. Le site est magnifique et incroyable mais vrai, il y a du personnel pour balayer les marches de roche. L’ascension au mirador on l’a sent passer. On en rigole en se disant que l’on va bien rire lors de nos randonnées au Pérou et en Bolivie sur l’Altiplano. Nous sommes trempes de par l’effort mais aussi du climat chaud et humide. Arrivés au mirador nos efforts sont récompensés. Une vue imprenable sur ces bassins d’un bleu vert turquoise au milieu d’une végétation verdoyante. C’est trop beau. Après avoir profité de la vue et pris quelques photos, nous ne tardons pas à les rejoindre pour s’y baigner dedans. La vue est tout aussi incroyable depuis les bassins. Nous déposons nos sacs dans un casier et partons de bassins en bassins. Le pied total. Il fait beau, chaud, l’eau est fraîche mais agréable et l’endroit juste féérique. On a même droit à une fish pédicure gratuite par les petits poissons présents dans les bassins. Le lieu est assez calme en raison de la basse saison, ce qui est encore plus agréable. Après cet après-midi détente, retour à l’hostal. Histoire de gagner en temps et en confort, nous réservons pour le lendemain un shuttle pour se rendre directement à Flores au nord du Guatemala. La différence de prix avec les transports locaux n’est pas démentielle et on sera certain d’être le soir même à Flores pour ensuite visiter Tikal.
Nous demandons notre ardoise. Bingo, il y a des erreurs. Bien entendu ils ont raison nous avons tort. Et c’est parti pour une autre prise de tête. Au final, celle qui gère le mieux reconnait l’erreur de sa seconde. Nous décidons ensemble de régler cette note et de payer à chaque consommation. Pour payer, il y a un problème de change. Il faut savoir que les banques distribuent des billets de 500 Quetzales alors que les locaux ont peu de monnaie de change. Nous trouvons une solution, à savoir que nous payons qu’une partie et avec nos autres consommations on paiera le reste. Le soir venu, nous commandons apéro et repas. Au moment de payer, la seconde, celle qui c’était trompée, nous annonce le prix en soustrayant au lieu d’additionner la somme due. Nous lui faisons remarquer ainsi qu’à l’autre fille. Nous nous rendons compte qu’au-delà de vérifier nos ardoises, il faut leur expliquer leur erreur car nous pensons que certains ne savent pas maîtriser les maths. C’est un pays qui s’ouvre au tourisme donc nous pensons qu’il est important de leurs expliquer et dire leurs erreurs pour qu’ils apprennent et leur montrer que les touristes peuvent être de bonne foi :-).