Flores et le site Maya Tikal
Bronzés et reposés, nous attendons le shuttle. Tout d’abord, un pickup up nous amène jusqu’à Lanquin. La différence avec l’aller, on nous porte les bagages, nous sommes qu’entre touristes, le conducteur roule doucement et refuse des locaux, notamment des écoliers, pour se rendre au village. Une fois au village, halte dans un restaurant pour petit-déjeuner si nous le souhaitons !!! Puis un premier bus passe en disant n’avoir que 3 places. Nous devons attendre le prochain. Quelques minutes après un autre passe, bingo. Il est déjà rempli de touristes qui semblent être enchantés de savoir que l’on va être serré comme des sardines :-). Le mini bus à les vitres fumées mais le confort intérieur est bien inférieur aux camionetas ou au minivan. Cela nous fait bizarre de voyager comme ça. Mais bon, cela nous permet d’avancer un peu plus vite. Premier arrêt…Mc Donald au sein d’un complexe commercial type européen-américain. Nous optons pour le supermarché du centre commercial. Second arrêt, une station-service avec cafétéria et tous les autres touristes. Et alors là, festival !!! Du torse nu, du pied nu, du téton qui pointe, du pas laver depuis x jours, du vêtement troué, etc etc…et le tout en anglais. Si bien que lorsque tu fais ta commande à la cafétéria en espagnol, on te la répète en anglais !!! Troisième arrêt, pour l’essence et le nettoyage du véhicule. Des enfants s’approchent du mini bus aux vitres teintées…hop hop hop, c’est un bus de touristes donc les gosses fuera !!! Imaginez la gueule des touristes lorsqu’un des gamins arrivent à ouvrir la fenêtre ou la porte ??? Nous on sourit. Approchant de Flores, nous demandons au chauffeur s’il est possible de trouver un bus ou autre pour se rendre à El Remate, qui se trouve à côté de Flores et plus proche de Tikal. Il nous dit que oui. Effectivement, juste avant l’entrée de la ville, le bus s’arrête et un gars monte. « Hi everybody, welcome to Flores » !!! De suite, nous sommes désignés pour descendre du bus et prendre un taxi qui nous attend sagement. Nous refusons et nous demandons, en espagnol, pour un bus local. Comment vous dire que le gars nous a envoyé balader en nous disant qu’il n’y avait plus de bus. Nous lui disons que nous verrons une fois arrivés à Flores. Il reprend son sourire pour demander aux autres, en anglais, qui avait un hôtel. Pour les autres il propose des hôtels en donnant les prix en dollars. Puis il enchaine avec Tikal. Il s’adresse à nous. Nous lui répondons que nous verrons par nos propres moyens avec bus locaux, pickup, etc. Dès cet instant, il ne nous a plus adressé la parole, si ce n’est pour nous dire que sans agence on ne pourra rien faire. Nos autres compagnons de route étaient tout content d’avoir leur hôtel et leur excursion pour le lendemain et le tout en anglais et en dollar !!! C’est clair, shuttle, première et dernière fois. Arrivés à Flores, nous sortons notre guide pour trouver un hôtel. Il s’avère que l’un des moins chers est proposé par le gars. Hors de question d’y aller avec lui pour qu’il se prenne une commission. Au final, nous trouvons l’auberge et bénéficions d’une meilleure chambre (5 lits dortoirs et non 12, salle de bain privée et clim et non ventilo) au même prix que les autres. L’auberge offre bar, restaurant, laverie et même agence de voyage. Nous allons voir le gars de l’agence pour connaître les prix et le fonctionnement pour faire Tikal au lever du jour. Nous avons droit à un jeu de séduction digne des plus grands GO du Club Med avec quelques mots en français. Il nous explique que Tikal est dans une réserve protégée et qu’à 3h du mat il y a peu ou pas de chance de trouver pickup et compagnie pour s’y rendre. De plus, seules les agences sont accréditées pour rentrer dans la réserve en pleine nuit. Il est tard, nous devons nous lever tôt et les jours défilent donc on accepte le tour avec l’agence. Pour se restaurer, nous osons sortir de l’auberge et trouvons sur le parqué central un comédor. Les locaux nous dévisagent pendant que nous mangeons sur les bancs publics du parqué. Puis nous allons nous balader dans la ville au bord du Lago Péten. On se croirait sur la côte espagnole des années 80-90. Une promenade avec marché local et de l’autre côté des bars et des restaurants. Malgré ce que peuvent dire les guides, la fille n’est pas si horrible que ça en soit. Il suffit de sortir des lieux touristiques pour trouver des quartiers charmants. On se paie même le luxe d’une glace tout en marchant. Allez au lit car demain réveil à 2h du matin.
16 Mars 2016
Le réveil pique un peu mais l’excitation prend le dessus. On va enfin découvrir un site Maya, et en prime au lever du soleil. En chemin, nous observons effectivement que l’on croise peu de pickup etc. D’un seul coup, on s’arrête sur la route. C’est en fait là où vit notre guide. Là encore, après être monté, il s’adresse à nous en anglais. Ludo se permet de lui demander de parler aussi en espagnol. Heureusement une chilienne fait partie des touristes et approuve la demande. Le guide est un peu tendu puis accepte de parler dans les deux langues. Arrivés aux portes d’entrée de la réserve, qui au passage ressemble à celle de Jurassic Park, il nous est demandé de payer le droit d’entrée. Effectivement là encore nous voyons que sans listing on ne peut pas rentrer. Une fois sur le site, notre guide nous précise que si on vient avec lui, on accepte de marcher vite pour arriver à temps en haut du temple IV pour assister au réveil de la jungle et au lever du soleil. Nous voilà, avec nos lampes frontales, à crapahuter dans le site. On ne sait trop où l’on va. On suit notre guide. D’un seul coup il s’arrête et nous montre des yeux brillants, ceux d’un caïman, au bord d’un étang dépourvu de barrière ou autre. Nous reprenons notre route et passons à côtés d’ombres gigantesques, les fameux temples. Puis nous arrivons au pied du Temple IV. Il nous dit de grimper à vive allure, de nous asseoir et de respecter le silence. Nous grimpons pratiquement deux par deux les marches comme des gosses.
Arrivés en haut, nous nous retrouvons face à la jungle et sa ligne d’horizon. Nous prenons place au plus haut des marches du temple. L’émotion est grande. La vue est juste incroyable et on est juste assis sur les marches du Temple le plus haut de Tikal et vieux de on ne sait plus combien, mais de beaucoup :-). Le fameux guide froid est en fait un biologiste passionné et qui arrive à faire respecter le silence. Et oui, à 5h-5h30 du matin, certains préfèrent dormir, papoter, regarder leur téléphoner, ou manger, plutôt que profiter de ce moment magique. Oui magique, car dès la première lueur du jour, les cris des singes hurleurs retentissent. Incroyable, on se croirait pour le coup à Jurassic Parc tellement que leur cri est grave, profond et guttural, comme si c’étaient des dinosaures et non des singes. Petit à petit, la brume se lève et on aperçoit le reste des temples de Tikal. La brume reste et nous n’aurons pas droit à un beau lever du soleil. Nous, nous sommes satisfaits car cela rend le moment encore plus mystique et magique. Plus la lumière du jour s’intensifie, et moins on entend les singes hurleurs. En fait, ils laissent place aux oiseaux. Incroyable, comme si chaque animal avait son moment pour se réveiller. Le vert de la végétation de Tikal s’intensifie et les oiseaux s’envolent devant nous. La magie continue avec le passage de singes araignées juste sous nos yeux. Puis c’est au tour du colibri de nous montrer comment il prend son petit déjeuner. Après cet instant unique, le guide nous explique comment va se dérouler la journée et nous invite à faire toutes les photos possibles. Vraiment, cet instant fera partie des moments forts de ce voyage. En descendant du Temple, on croise deux françaises d’un certain âge qui ont l’habitude de voyager. L’une d’elle nous sort : « magnifique le lever du soleil !!! ». Tellement encore sous le charme de ce que nous avons vécu, nous lui répondons que pour nous cette brume et l’absence de soleil n’a fait qu’intensifier le moment. Comme quoi chacun vit les choses différemment. Alors oui le tour vend le lever du soleil, mais depuis notre passage au Canada avec ses hauts et ses BAS :-), nous arrêtons d’être dans l’attente de quelque chose et essayons simplement d’apprécier le moment que l’on vit comme il se présente. Sûrement que le soleil qui illumine un à un les Temples cela doit être magnifique, mais on ne sait pas car on ne l’a pas vécu. Par contre, nous avons apprécié, adoré, vécu pleinement ce que nous avons vu ce jour-là, c’est-à-dire l’instant présent et non ce qu’il aurait dû être. Notre guide nous invite à descendre du Temple pour commencer la visite guidée de Tikal. Avant de commencer, il soulève un tronc d’arbre sous lequel se cache une tarentule.
Première fois que nous en voyons une en pleine nature. Il nous montre ses crochets et la prend dans sa main. Elle est magnifique…mais de loin !!! Il propose à l’un d’entre nous de la prendre dans sa main. Une des filles du groupe se propose. La tarentule évolue lentement d’une main à l’autre. Puis il est temps de la remettre dans un tronc d’arbre. Nous apprenons que notre guide est un biologiste et un passionné du site. En effet, tout au long de la visite, il nous donne des explications tant sur la faune, la flore et l’histoire de Tikal. Il va même jusqu’à faire goûter des termites et des plantes. Nous avons testé les plantes mais pas les termites. Au fil des visites des différents Temples, il nous montre des singes araignées et des colibris. Le site est vraiment impressionnant et bien conservé. Il est simplement dommage que la vie quotidienne ne soit pas reconstituée pour mieux se rendre compte du quotidien des Mayas. A la fin de la visite, nous avons la possibilité de rester plus longtemps. Mais le lever matinal, la chaleur et l’arrivée massive de touristes sont des raisons suffisantes pour rentrer à l’hôtel. De retour, nous prenons une bonne douche histoire de se rafraîchir et se réveiller. Nous décidons d’aller se balader dans la ville en longeant la promenade le long du lac Izabal. Très curieux de voir une partie de la ville non entretenue avec certains passages de rues inondées par le lac. Vu le temps, nous recherchons un restaurant au bord du lac. Nous trouvons enfin notre bonheur dans un restaurant avec des tables comptoirs vu sur le lac. Un vrai régal pour les papilles et les yeux. Le reste de la journée, nous nous perdons dans les rues de Flores. Le soir venu, nous faisons quelques courses pour le trajet en bus du lendemain, allons faire l’apéro sur un toit terrasse d’aller et décidons de manger une pizza. Il est l’heure de se coucher car la journée a été longue et demain un long trajet nous attend.